Arrivés hier dans le Gard, Viviane et moi avons passé la nuit dans
un camping à Villeneuve-lès-Avignon.
Le
GR 42 quitte bientôt la N100
très fréquentée pour emprunter une petite route. Le raffut automobile se
calme. Le parcours se poursuit au milieu de vignobles bordés de cyprès. Les
vendanges n’ont pas été faites, les raisins sont bien mûrs. Je résiste à l’envie
d’en grappiller quelques-uns, par respect pour le travail des viticulteurs !
Des
lignes à haute tension défigurent le paysage. Et dire que certains se plaignent
des éoliennes ! Ont-ils râlé contre ces horreurs dont l’impact négatif est
autrement plus important ?
L’itinéraire
côtoie de nombreuses pistes DFCI de lutte contre les incendies. Plus loin, le
sentier s’engage dans un massif boisé à 100 m d’altitude. Une pancarte indique
une battue aux sangliers. Effectivement, je vais bientôt rencontrer un chasseur
posté sur un quad qui surveille la zone avec des jumelles. « Faites
attention, il y a une battue. » Je m’entends lui répondre que c’est à eux
de faire attention ! Je m’engage sur le chemin le long duquel sont postés
des chasseurs tous les cent mètres. Je ne suis pas rassuré tout de même, car ça
commence à canarder. Mais bientôt le chemin se rétrécit, inaccessible aux
véhicules. Quittant le massif, en me retournant, je lis sur une pancarte que je
sors d’un espace naturel protégé sensible où sont interdits les véhicules à
moteur. Ah bon ! Et les chasseurs ?
Je
descends alors sur les premiers lotissements d’Aramon, ville située au bord du Rhône. Il est midi, je retrouve le
Ducato garé en surplomb d’une voie ferrée.
Après
le repas et une sieste dans le fourgon, Viviane m’aide à traverser la ville en
partie. Je reprends mon chemin, gagne la voie ferrée que le GR, qui n’est plus
qu’à 11 m
d’altitude, va longer vers l’ouest. Sur le parcours, hormis quelques rares
voitures, seule la stridulation des sauterelles rompt le silence. Je m’égare à
proximité de la ligne TGV à cause d’un balisage qui prête à confusion. Je perds
beaucoup de temps à me repérer et retrouver la bonne direction.
Le
sentier arrive en vue de Théziers, gagne le village bâti sur une butte. Belle
église fortifiée que je voudrais visiter. Mais elle est fermée.
A
partir de là, je ne trouve plus de jalonnement et je descends dans les ruelles
du village au hasard à l’ouest de la butte. Il me faut demander mon chemin à
des habitants qui m’indiquent la direction de la voie ferrée. A partir de là,
je m’oriente correctement et retrouve le balisage blanc et rouge.
Le
GR 42 grimpe sur un plateau, traverse à nouveau des vignes. Les cymbales de
quelques cigales se font encore entendre.
Arrivant
en vue de Montfrin, à hauteur du
château, je me dirige maintenant hors GR vers les rives du Gardon où Viviane
m’attend sous le couvert d’un tilleul sur un vaste espace de verdure dominant
un enrochement et une mise à l’eau pour embarcations. Quelques pêcheurs s’essayent
à capturer selon la pratique « no kill » le blackbass (Micropterus salmoides). Poisson de sport par excellence, il est très
apprécié des pêcheurs grâce à une forte agressivité. Tout comme le brochet,
c'est un poisson d'affût qui attend sa proie ; son régime alimentaire est
surtout basé de petits poissons, d’insectes, batraciens, araignées.
Nous
sommes à l’entrée du camping Belle-Rive, au bord du Gardon. Nous allons nous y
installer sous un bel espace ombragé. On sort la table et les chaises pour le repas.
Le
patron nous demande par quelle source nous avons trouvé son camping, car il se
plaint de la nouvelle loi qui lui interdit toute publicité…