Ambiance
humide, ce matin. Une mer de nuages recouvre la vallée.
La
route mène à Saint-Andéol-de-Fourchades.
On est en plein dans la zone du « fin gras du Mézenc ».
Appellation d’origine contrôlée depuis
2006, elle trouve son origine dans un vieil usage des pay-sans du massif
du Mézenc consistant à engraisser lentement, à l'étable,
des génisses et des bœufs, rigoureusement triés, avec le foin naturel,
trié lui aussi, fauché dans les prairies d'altitude afin de les
mettre à la vente aux foires à la période des Pâques.
Les animaux sont commercialisés par des
bouchers ou des restaurateurs locaux, principalement localisés dans
la Haute-Loire et en Ardèche. Ce produit agricole fait
partie intégrante de la culture du Mézenc, et permet de consolider la cohérence
de ce territoire.
Le
GR 420 se dirige vers le hameau de Pras. J’emprunte par erreur un GR de pays.
Je m’en rends compte lorsque le chemin descend de plus en plus au lieu de
monter ! Demi-tour, donc…
Le
sentier s’élève dans les pâtures puis entre en forêt. Un portillon à franchir,
avec un troupeau de moutons : pas de patou ? Non, les brebis sont en
pacage libre. Je m’en rends compte lorsque je rejoins une route départementale
qu’elles franchissent allégrement.
Parcours
forestier maintenant, hautes herbes et champs de fougères mouillées ensuite,
brouillard enfin lorsque j’arrive au col
du Pranlet (1363 m ),
sur la route de crête.
Viviane
y est stationnée. Nous mangeons ensemble dans le fourgon et j’y fais une petite
sieste.
Ensuite,
le sentier de grande randonnée se poursuit parallèlement à la route jusqu’à
l’altitude de 1422 m .
Le soleil refait de larges apparitions. Je débouche à un col routier, juste sur
la ligne de partage des eaux Méditerranée – Atlantique.
Peu
après, s’élève au bord du chemin, au site de la Chaumasse, une œuvre d’art, la
« tour à eau ».
Imaginée par Gilles Clément, cette tour
reproduit le rôle de capteur d’eau du mont Gerbier de Jonc. Construite en
phonolite, la tour capte l’eau présente dans l’atmosphère pour la condenser sur
ses parois, et la laisser ensuite s’écouler d’une part vers la Loire et
l’Atlantique, de l’autre vers le Rhône et la Méditerranée.
Projet ambitieux du parc naturel
régional, la ligne de partage des eaux est l’objet d’un parcours artistique
unique en son genre. Les artistes s’emparent d’une ligne invisible et la
réinterprètent par des œuvres à ciel ouvert.
Bientôt
le sentier s’aventure le long des pâtures, longe des clôtures. Il n’est pas
toujours évident de s’y repérer. Mais lorsque le GR rejoint une route, le
parcours devient plus facile.
Je
gagne Sagnes-et-Goudoulet (1240 m ). A l’entrée du
village, je remarque une aire de camping-cars.
Lorsque
je rejoins Viviane, nous essayons de stationner pour la nuit sur cette aire.
Mais rien ne fonctionne pour y pénétrer. Il nous faut joindre par téléphone un
numéro d’appel qui nous ouvrira quand même la barrière amovible. Nous allons y
passer la nuit. Par contre, rien ne fonctionne, au niveau des services…
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