A 9h30, au col où m’a déposé Viviane, je m’engage en
un chemin au milieu des prés, dans les hautes herbes mouillées qui imbibent rapidement
pantalon et chaussures.
Parcours en un milieu ouvert et vallonné. Grenouilles
vertes en concert dans les étangs, digitales pourpres sur les bas-côtés.
Au loin, émergent les ruines du château de la Tourrette. Lorsque
je croise la D231, une pancarte prévient le randonneur que la passerelle sur
l’Eve a été emportée par les eaux et que le passage à gué est difficile, voire
impossible en période de hautes eaux. Je n’en poursuis pas moins mon chemin et
m’engage dans le vallon sauvage. La descente devient abrupte et je perds le
balisage du GRP. Je parviens au bord du ruisseau. Nulle trace de sentier. En
amont, l’Eve s’insinue entre deux rochers en une petite cascade, pour former
une vasque et poursuivre son cours tumultueux vers sa confluence avec la
Dunière.
Je traverse le cours d’eau en sautant de rocher en
rocher.
Il n’y a pas de sentier et la rive opposée est
abrupte. Que faire ? Rebrousser chemin ? Après avoir recherché en vain un passage, je
me décide à tenter l’ascension au plus court dans une végétation dense, inextricable,
impénétrable, de buis, de genêts, de ronces… Je me déchire le visage, les mains
et les bras en essayant de m’accrocher aux arbustes pour progresser. Tant bien
que mal, contournant des à-pic et des rochers, escaladant des éboulis, je
parviens à franchir les 200
mètres de dénivelé. J’atteins avec soulagement une sente
imprécise qui mène à la ligne de rupture de pente, et je débouche dans une
prairie à l’est des ruines du château de la Tourrette, alors que j’aurais dû arriver à l’ouest. Les mouches s’acharnent sur
les plaies de mes bras en sang.
Je pénètre dans une propriété privée enclose, pour
retrouver un peu plus loin le balisage du GRP qui provient des ruines du
château.
Il me reste à emprunter une petite route qui
s’éloigne sur le plateau en direction de Vernoux-en-Vivarais. Je traverse
quelques lotissements pour atteindre le lac aux Ramiers (actuellement asséché
pour le désenvaser).
Le GR de pays retrouve le GR 420, et moi je retrouve
Viviane qui m’attend sur le parking à 12h15...
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De telles péripéties en lieux si proches ! Et sans évoquer les vipères bien vives en cette vallée en juin!
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