Alors
qu’une bretelle se dirige vers Saint-Péray dans la vallée du Rhône, l’itinéraire
principal oblique vers l’ouest. Après que Viviane m’ait déposé devant l’église
de St-Romain, je m’aperçois que j’ai oublié mes bâtons de marche dans le
fourgon.
Je
m’engage à travers prés vers le col de Gazareau, dans un milieu ouvert de
prairies. Je chemine sur une ligne de crête avec vue à l’est sur la vallée du
Rhône comme fil rouge. Puis le sentier s’abaisse en deux larges boucles vers le
ruisseau de l’Ozon qu’il me faut enjamber en sautillant sur des pierres dans le
cours d’eau.
Remontant
par un chemin forestier, je rencontre un vieux monsieur à la recherche de
champignons. Sa récolte semble
fructueuse : cèpes et girolles garnissent son panier. On discute quelques
minutes. Il m’apprend qu’il a « fait » le chemin de Compostelle…
L’itinéraire
sort du bois. Après le hameau d’Antoulin, il traverse des prés et des cultures
et atteint le col de Leyrisse. C’est la période de la fenaison. Un paysan
arpente sur son tracteur des prés pentus. Le col de Leyrisse (585
m ) est situé sur la D533 très fréquentée, entre Valence
et Le Puy, à l’intersection de la D14 qui mène à Vernoux-en-Vivarais.
A
midi, nous mangeons sur place dans le camping-car.
Je
reprends vers 13h30 (avec mes bâtons) le parcours qui s’infléchit bientôt dans
les prés, délaissant la bretelle qui part vers Alboussière. Une plaque
commémorative rustique en plein champ rappelle que le 8 juillet 1709 a eu lieu ici le combat
de Leyrisse, opposant les camisards protestants aux troupes de Louis XIV. « Les
camisards d’Abraham Mazel face aux troupes royales luttèrent avec courage pour
la liberté de conscience. Cette liberté fondamentale ne fut acquise qu’en 1789
avec la Révolution. » dit la plaque du Patrimoine huguenot d’Ardèche. Après la révocation de l’édit de Nantes en
1685, la révolte des camisards dura de 1702 à 1710, dirigée par des chefs
populaires tels Jean Cavalier et Abraham Mazel.
Le
sentier se poursuit sur la crête du serre des Fayolles et rejoint la D14 au col
de Ponsoye. Il emprunte alors un ancien chemin qui mène au lieu-dit Cerisier
puis à la ferme Robert. A
partir de là, il gravit sous forêt le serre de Fiole Bise jusqu’à l’altitude de
707 mètres .
Ce parcours permet de larges points de vue sur le village de Boffres, au cœur
d’un plateau frais et riant, couvert de cultures, de vergers, de prairies et
de bois de châtaigniers. Le sentier se stabilise à altitude constante, franchit
un petit col. Je croise un couple qui randonne avec un âne et un chien.
J’atteins
alors vers 16h le col de la Croix-Saint-André
où je rejoins Viviane.
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